Camino familial… et bon vin.

La vie étant elle-même un long cheminement, le Camino n’est pas près de finir. Pour Françoise et moi, 2011 avait commencé sous des airs de famille. Noël et Nouvel An au milieu des nôtres. Le temps des retrouvailles, des souvenirs, du temps qui passe. Là, parfois, on se rend compte – brutalement ? – qu’on prend de l’âge et nos aînés aussi. Les rôles s’inversent : ils ont pris soin de nous, à nous de leur rendre la pareille et l’appareil (dentaire) de temps à autre, quand il s’égare !… 😉

Il y a quelques jours, nous avons dû nous rendre en Lorraine où je suis né et j’ai grandi. Voilà plus de deux ans et demi que je n’y avais pas mis les pieds. C’est la première fois de ma vie que je reste aussi longtemps éloigné de « mes quartiers », si j’ose dire. C’était aussi la première fois que j’y allais angoissé et le coeur gros. Et pour cause, mon père ayant eu de gros problèmes de santé, je ne savais pas trop ce qui nous attendait. Je vous épargne les détails, mais finalement, j’ai retrouvé mon père ragaillardi, le sourire aux lèvres et l’humour toujours présent. A 89 ans, s’il vous plaît ! Rassuré, j’ai enfin pu lui présenter ma dulcinée qu’il ne connaissait que par téléphone. Ouf, il n’est pas passé loin cette fois-ci, on a eu bien peur. Merci à mon frère qui l’a pris en charge à une vitesse record et à mes soeurs qui ont pris la relève. Sans oublier le travail du chirurgien et du personnel hospitalier, bien sûr !

Après deux jours sur place, des retrouvailles (trop courtes, vu le temps alloué), avec mes soeurs et des amis je me suis rendu compte que certaines choses m’apparaissaient différentes. Est-ce la peur générée par l’état de santé de mon père ? D’avoir montré à Françoise plein d’endroits où j’ai passé la plus grande partie de ma vie et où je me suis construit ? Ou encore ce temps qui passe et nous fait parfois voir les mêmes choses d’un regard différent ? Je l’ignore. J’ai encore de temps en temps le coeur gros, mais ce n’est plus pour les mêmes raisons qu’il y a quelques jours. Je me surprends à penser que c’est vrai : on ne dit pas assez aux gens qu’on aime qu’on les aime.

Fameck, ma petite ville natale de Lorraine est à présent à 500 km. Nous sommes à Blois, chez les parents de Françoise, ce soir c’est l’anniversaire de son père (merci pour la carte électronique, Jacqueline l’Aytrésienne !). Lui, totalise 85 ans et a bon pied bon oeil aussi ! Françoise ayant fait la route du Puy accompagnée par sa famille qu’elle avait « initiée », certains membres ont creusé le sujet et d’autres ont commencé leur Camino. C’est donc tout naturellement que pour l’occasion certains ont apporté du vino tinto de La Rioja.

Cette semaine a tournée autour de ces trois mots : la santé, la famille, les ami(e)s. Pour employer des mots seyants au contexte actuel de crise qui est le nôtre, – mais pas celui de tout le monde heureusement !-… voilà des domaines qui méritent d’être investis. Aucune Bourse ne les cote, aucune banque ne peut les garantir. Cependant, ils restent des valeurs sûres, avec retour sur investissement assuré !

Ce soir, on va boire un bon coup à votre santé, votre famille et vos ami(e)s. Buen Camino familial et tchin tchin !

Mahdi du Camino

PS : Maurice, il y a du Crianza en provenance directe d’Espagne. Salud !