Pour ceux qui ne connaissent pas les ruines de San Antón, juste avant Castrojeriz, en voici quelques images :
https://www.nospas.com/blog/videos/San-Anton.flv
Je marchais depuis quelques heures lorsqu’une idée sousgrenue me passa par la tête. Est-il possible de réfléchir dans sa tête sans utiliser de mots ? Souvent, je pense en silence et je me parle. Mahdi me dît souvent que je ne suis pas seul dans ma tête. J’ai essayé de ne pas utilisé de mots, mais sans résultat. Il faut des mots pour exprimer une pensée. Par contre, je réagis à une situation sans y pensée. Action, réaction lorsque la pensée est silencieuse. Ce délais de réponse s’allonge lorsque la pensée est chargée d’émotions provenant du passé. On prend plus de temps pour y penser au cas où je ferais une erreur, danger, peur de se tromper comme autrefois ! Pensée sans utiliser de mots, illusion où réalité, qui sait ? Je continue à y pensée !
Nous revoilà aux nouvelles! Et pas d’un endroit anodin, puisque nous sommes arrivés cet après-midi à Castrojeriz. Burgos commence doucement à s’éloigner. On peut dire que nous avons effectué un tiers du Chemin.
Comme à l’accoutumée, le froid a continué de nous accompagner. Surtout le matin. Certains jours, comme au départ d’Agés ( après San Juan de Ortega ), il a vraiment fait très froid! Heureusement, les montées nous réchauffent rapidement.
Notre route vers Burgos s’est passée en douceur… et en douleurs. Mais le plus dur est de n’avoir pas pu profiter de la ville comme nous le souhaitions. Vous avez sûrement lu, ou entendu, qu’il y avait une grève générale le 29 septembre. On est donc tombés « au mauvais moment ». Quasiment tout était fermé et il nous a fallu des heures pour trouver un endroit où manger. Et attendre encore avant d´être servis. Comme nous étions particulièrement fatigués, ce fut une belle leçon de patience.
Une chose est sûre, le paysage, lui, n’est jamais en grève. On a toujours notre lot de belles images qui défilent devant nos yeux tous les jours. Etant entrés dans la Meseta, cela prend une tout autre dimension. En voilà quelques exemples matinaux:
Improvisation matinale...
Spectacle naturel
A l'approche d'Hornillos del Camino
Les paysages changent et laissent l’immensité s’emparer des marcheurs prêts à se laisser envelopper. Chacun vaque à ses pensées et ses inspirations. La beauté croît…
Une des faces - non cachées - de la Meseta
Petit à petit, nos pas nous mènent à Castrojeriz. Après avoir passé une nuit à Hornillos del Camino et fait une halte aujourd´hui dans le très beau village de Hontanas.
La Meseta, fidèle à elle-même, tient toujours ses promesses. profitons maintenant d’un repos bien mérité à Castrojeriz…
Quand le rêve rejoint la réalité...
Vue lointaine de Castrojeriz
Fini... pour aujourd'hui!
Demain, nous nous rendrons à Frómista…
La journée se termine bientôt, le dodo approche pour les pélerins. Mahdi et moi nous sommes épuisé ce soir malgré que l’étape d’aujourd’hui fût facile et courte. J’ai de la difficulté à m’habituer à dormir dans un sac de couchage. Les oreilliés sont inconfortable. Cette oreillée (strapontain) mesure un métre de long, quel horreur! La température est merveilleuse, frais le matin et soleil pour le reste de la journée. Nous perdons quatres marcheurs ce soir. Ils quittent le chemin pour entré chez eux. Demain nous quittons Burgos. Bonne nuit
Merci d’avoir commenté ma réflextion d’hier sur le moment présent. J’ai choisi cette photographie de moi puisqu’elle représente à mes yeux celui qui observe le penseur. Il m’arrive sur le chemin de m’observer quand je parle à Mahdi. Cette distance entre le penseur et l’observateur me fait dire que je ne suis pas encore parvenu à être dans le moment présent. À mon avis, cette division ne doit pas exister. Sur le chemin, je sens que je pourrais me soustraire de cette situation par le fait que ce que je vie est totalement différent de mon vécu antérieur. La réflexion continue sur le camino. Nos pas nous amènes dans de vastes vallées à perte de vue. L’immensité des lieux crée en moi une sensation d’euphorie, d’ivresse des grandes étandues. Je marches plus de six heures sans avoir aucune notion de temps, sans besoins de s’avoir qu’elle heure il est. Je reprend conscience lorsque nous entrons dans un village. Qu’elle belle sensation !
