Journée de grâces…

Salut !

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Je sors de la douche. C’est vous dire si la journée a été longue. Pourtant, rien ne le laissait entendre. Je n’avais « que » 27 kms à faire. J’ai dû en fairr 10 de plus !

Mais les voies du Seigneur étant ce qu’elles sont, tout est « parti en vrille ». Je me suis trompé à cause d’un chien qui accaparait toute mon attention. Je me suis perdu. Des balises étaient introuvables. Je me suis fait harceler pendant des heures par un petit essaim de taons, alors que j’étais en short et tee-shirt (pas de capuche, cette fois-ci). Et les attaques étaient bien plus violentes et vicieuses que lors de ma montée à La verna. A cause des taons, j’ai aussi raté des balises.

Bref, je me suis retrouvé à la tombée de la nuit dans des routes de campagne sans fin. Sans savoir où j’étais. Et là, je suis tombé sur LA bonne personne. Que Dieu la bénisse. Ce jeune homme m’a sauvé la mise. En plus, alors que je n’avais plus d’eau, ses parents m’ont accueilli avec… de l’eau gazeuse !

Au niveau du chemin, la journée a été un fiasco. Pour rester poli. Mais heureusement, j’ai fait de très belles rencontres. Notamment grâce à ces mots de Mallarmé (voir photo ci-dessus). Je vous raconterai ça demain. Car là, tout mon corps me demande d’aller me reposer.

Un jeune franciscain du sanctuaire où je loge ce soir m’a dit que j’avais reçu des grâces aujourd’hui. Eh bien, quand je repense à chacune des rencontres, je me dis qu’il a bien raison. Bon sang, j’ai eu une de ces chances, je n’en reviens pas…

Prenez soin de vous, et à bientôt !

Mahdi du Camino

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Caprese Michelangelo – Monterchi, en vidéos

Salut !

Voici quelques vidéos tournées aujourd’hui. Encore de splendides paysages. J’ai été gâté !
 
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Prenez soin de vous, et à bientôt !

Mahdi du Camino

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Signez au bas de la page…

Salut !

Hier, c’était ça :
 
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Ce soir, c’est ça :
 
 
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Entre les deux, 30 kms. J’avais le choix entre faire une étape de 13 kms, et m’ennuyer à mourir toute la journée. Sans parler de ma propension à boire comme un trou toute la journée… de l’eau gazeuse, bien sûr ! Je n’ai pas changé cette habitude. 😉
Ou aller pousser encore. Le prochain hébergement étant 17 kms plus loin, j’ai choisi de faire ce qui était à la base deux étapes, en une fois.

La matinée a été plutôt grimpante. Très vite après Caprese Michelangelo, j’ai eu de la montée. J’ai vraiment bien transpiré. Ça m’a fait du bien car la nuit n’a pas été bonne. J’étais pourtant bien installé dans ma petite caravane. Mais j’ai eu tellement mal au sciatique que je guettais la levée du jour pour m’extirper de mon lit.

J’étais donc bien content de me défouler dans les bois. Le sentier, souvent en terre, a été très agréable pour mes pieds. Moi qui pensais que 30 kms allaient me fatiguer, ce fut l’inverse. Je suis arrivé à Anghiari en forme. Après une bonne pause, je suis reparti en accélérant le pas. Si bien que la dernière colline avant Monterchi, je l’ai littéralement gommée.

Mais marcher plus vite ne m’a pas empêché de profiter de tout. Des paysages, des insectes, des fleurs, des odeurs. Je me suis arrêté plus souvent pour filmer et prendre des photos. Etant en hauteur, j’avais une superbe vue sur la vallée.

A la hauteur de Sansepolcro, j’ai pensé à mes compagnons qui prenaient cet itinéraire. Ce soir, nous sommes à peu près à égale distance de notre point de départ. Mais je pense qu’ils ont dû avoir plus de plat. Ce que je ne regrette pas car d’où j’étais j’avais une belle vue plongeante. Je leur demanderai lors de nos retrouvailles… 😉

En tout cas, je sais ce qu’ils ont manqué. J’ai les photos :
 
Il ne fallait pas rater ça :
 
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Au bout de la route, tout au fond, c’est Sansepolcro :
 
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Bizarrement, cette étape m’a paru être une simple formalité. Alors, je signe où ?… 😉

Prenez soin de vous, et à bientôt !

Mahdi du Camino

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Un air de Compostelle…

Salut !
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Au sanctuaire de La verna, on se serait cru à une étape du Chemin de Compostelle. Plusieurs pèlerins dans un dortoir. Un menu du pèlerin servi à une table réservée aux pèlerins. Et avant le petit déjeuner précédent notre départ, une partie de la messe est consacrée à la bénédiction du pèlerin. De plus, concernant l’accueil, on a droit à un lit, le repas du soir et le petit déjeuner, en échange d’un don financier à notre discrétion. Ça me fait plaisir de retrouver cette ambiance.

Dans le groupe, il y a un peu de tout. Des Italiens, évidemment, mais aussi deux jeunes Allemandes de 19 et 21 ans. Ainsi que deux Slovaques arrivés tardivement. Nous avons tous un point commun : nous allons à Assise. Mais je suis le seul à prendre une voie différente. Ce qui ne me dérange absolument pas. Au contraire, je frime… 😉
Nous faisons un peu connaissance à table. L’un des Italiens ayant un problème au genou, ils sont un petit groupe de six à se retrouver en fin d’étape.

Au petit matin, alors que La verna nous offre une vue imprenable sur la vallée, nous prenons la route tous ensemble.
 
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Pas facile de s’y retrouver avec tous ces chemins de randonnée convergeant vers le fameux sanctuaire. Chacun y va de sa proposition quant à la direction à prendre. Un groupe de six touristes se joignent à nous. Ils font une promenade locale. Nous sommes un petit troupeau. J’en plaisante avec un des Italiens en lui disant que c’est comme si nous partions de Sarrià, sur le Camino. Sauf que nous sommes une vingtaine, au lieu d’être une centaine. Heureusement !

Il n’empêche, c’est déjà trop pour moi. J’ai pris des habitudes à voyager seul. Toutes ces conversations, aussi intéressantes qu’elles puissent être, ne me conviennent pas. J’ai hâte d’être seul. Heureusement, les touristes nous quittent rapidement. Nous faisons plus ample connaissance avec mes nouveaux compagnons. Nous ne sommes plus que quatre. Il y a Marcello, Neven (prononcez Névène), en photos ci-dessous. Et Donatella. Ils ont tous trois fait au moins une fois le Camino. Ça nous rapproche.
Marcello :
 
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Pour descendre à notre étape, Caprese Michelangelo, nous nous séparerons progressivement. Je pars le premier en leur montrant une balise de « La via Ghibellina » dont je leur ai parlé la veille. Avant de les quitter, je leur lance (en italien) : « Je suis un Gibelin. L’histoire m’appelle ! » Tous les trois éclatent de rire. Plus tard, alors que je fais une pause photo, Donatella passe seule, Elle a l’habitude de voyager en autonomie complète. Marcello et Neven restent ensemble, On s’est donné rendez-vous au camping de Caprese Michelangelo, la ville où est né le célèbre peintre Michel-Ange.

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L’étape est courte. 16 kms seulement. Vite parcourus, à travers de beaux paysages. En suivant mes balises, j’arrive bien avant mes compagnons. J’ai le temps de m’installer dans ma… caravane, de me doucher et laver mon linge, avant l’arrivée de Donatella. Elle dort sous tente. Laissant la dernière caravane de libre aux derniers arrivants. En particulier pour Orlando, le jeune avec un problème au genou. Mais personne ne viendra après elle. Quand nous les retrouvons en soirée, ils sont installés chez un monsieur possédant plusieurs commerces et des chambres à louer.
 
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Nous mangeons de nouveau tous ensemble. Nous nous racontons notre journée et discutons de l’étape du lendemain. Tout le monde en parle… sauf mou. Mon parcours diffère complètement. Nos routes se quittent ici. Mais je sais qu’on se reverra. Au plus tard, à Assise. Excepté Neven qui n’avait que trois jours pour se dégourdir les pattes.

Quand nous remontons au camping, c’est la fête au bar non loun d’où on dort. Il y a un bal avec orchestre. On l’entend très bien de ma caravane. Mais il ne m’empêchera pas de dormir.

C’est la fin de cette journée au petit air de Compostelle…

Prenez soin de vous, et à bientôt !

Mahdi du Camino

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De taons en taons…

Salut !

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Quand je quitte Casa Cares, ça grimpe avant même que je sorte de la propriété. Paul, mon hôte, m’a indiqué un sentier pour monter à l’abbaye de Vallombrosa.

Il fait beau et bon. Les arbres me font de l’ombre tout au long de mon ascension. Si bien que j’arrive à la fameuse abbaye frais et dispo. J’en profite pour faire quelques photos, et me dirige vers la pharmacie, où je compte demander un tampon pour ma credencial. Le tampon apposé, je reprends ma route. Ça monte encore bien.

L’environnement me plaît énormément. Je traverse une forêt composée de très grands arbres. Ils sont nombreux, et inspirent le respect. J’ai parfois l’impression de marcher devant une armée silencieuse. Bien que je sois très isolé, je me sens particulièrement en sécurité. Parfois, j’ai envie de « m’enrôler » dans cette armée. Elle m’attire, sans que je ne sache vraiment pourquoi…

Je marche vers la « vieille croix », où j’ai rendez-vous avec Marcello, un ami de Franco. Lui aussi membre de l’association gérant « La via Ghibellina ». Comme je n’ai pas réussi à le joindre, on se retrouve plus loin que prévu. Marcello est monté à ma rencontre. Il a du mérite car il fait chaud.

Ensemble, nous marchons vers Poppi. Tout en progressant, nous discutons de choses et d’autres. Et Marcello en profite pour littéralement tailler la route. Avec son bâton de marche, il dégage le chemin des herbes et autres ronces trop encombrantes.

Quand Poppi est en vue, je me trouve face à un joli village perché sur une petite colline. Ça a du charme. Et plus encore quand on en parcourt les rues. En même temps que Poppi, je fais connaissance de ma destination pour le lendemain : La Verna. Marcello me montre la montagne en question, ainsi que le sanctuaire qu’on devine de notre position. Il ne manque pas de me répéter que la montée sera difficile. Je le crois sur parole.

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Mais avant l’effort, le réconfort ! Ce n’est qu’en arrivant à Poppi que Marcello m’a annoncé où je dormirai : chez lui. Rien que l’idée de ne pas avoir à chercher où coucher m’enchante. La journée a été longue pour moi. Les kilomètres parcourus en montagne comptant double ! 😉

Marcello a de la visite. Les parents de son gendre sont là. C’est donc une soirée familiale qui s’annonce. Avec un repas que je ne suis pas près d’oublier ! Idem pour le tiramisu au dessert. Au-delà du repas, c’est l’ambiance qui m’a de suite plu. Je me suis vite senti à l’aise. De plus, Lavinia, la fille de Marcello, a fait une partie du chemin de Compostelle et rêve de le faire en entier. Alors en voyant la coquille sur mon sac, elle revoit son Camino.

Très fatigué, je prends rapidement congé de mes hôtes. Eux, sortent en ville : c’est la fête du vin à Poppi ! Pendant deux jours. A table, fidèle à moi-même, je me suis contenté de mon breuvage favori : l’eau gazeuse. Au grand dam de Marcello, fier des bonnes bouteilles de vin rouge qu’il a en stock.

Le lendemain, jour de la montée à La Verna, je ne suis pas seul. Marcello m’accompagne de nouveau. Ainsi que deux amies à lui. Chacune est venue avec sa chienne. Tout ce petit groupe va avaler quelques kilomètres, jusqu’à une belle maison d’hôte idéalement située. Nous y faisons une bonne pause. La Verna et son sanctuaire semble ne pas se rapprocher. Ça fait pourtant plus de trois heures que nous marchons. Près d’une heure plus tard, la fille de Marcello récupère tous mes compagnons d’un jour. On immortalise l’instant, et je continue seul.

J’y ai beaucoup pensé à cette montée. C’est la dernière grosse difficulté avant Assise. Je me sens plutôt en petite forme. J’ai passé une mauvaise nuit. Encore ma sciatique…

Dans la matinée le ciel me paraissant instable, je demande plusieurs fois à Marcello s’il risque de pleuvoir. Il me répond invariablement par la négative. A peine m’ont-ils quitté que je me fais doucher ! Ça tombe bien, j’avais imaginé la grimpette plus excitante sous la pluie. Je m’arrête et mets toutes mes affaires à l’abri. Le linge à sécher accroché à mon sac devra attendre.

Le ciel n’est pas content et il le fait savoir. Il gronde de plus en plus fort. Quand j’entame la montée proprement dite, il pleut déjà depuis quelques minutes. J’ai mis ma veste, mais préfère rester en short. Comme pour monter sur un ring.

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Marcello et Franco n’avaient pas exagéré. La montée est rude. Et s’étale sur plusieurs kilomètres. Le sentier est en pierres. Il faut impérativement regarder où on pose ses pieds. Ce sol, je le connais. La montagne, j’en ai vu d’autres. La pluie, je m’y fais de mieux en mieux. Je suis fin prêt à en découdre.

Mais arrive alors une chose que je n’avais pas prévue : des taons ! Ils sont nombreux à me tourner autour. De plus en plus nombreux. Quand ils sont sept ou huit, c’est gérable. Mais leur nombre augmente au fur et à mesure que j’avance. J’en ai maintenant une bonne trentaine qui me harcèlent. Ils sont surtout devant mon visage. Certains me rentrent dans les oreilles, d’autres dans les yeux (j’ai dû enlever mes lunettes à cause de la buée). Des plus téméraires se glissent sous ma capuche que je suis obligé de garder. Parfois, je suis même obligé d’en recracher ! Je dois alors me mettre des tapes pour les empêcher de nuire.

La pluie continue de tomber. Ça ne gêne pas les taons. Au contraire ! Ils sont en plus grand nombre. Tellement nombreux que je décide de m’arrêter et de me défendre. Plus j’en tue, plus il en arrive. Je dois m’arrêter toutes les dix minutes et en tuer un maximum. Par chance, je ne suis pas piqué aux jambes, ni au visage. Je pense que le gel anti-moustiques que je continue à mettre ne leur plaît pas. La pluie cesse. Je retire ma capuche car j’ai l’impression d’être dans un hammam. C’est insupportable. Mauvaise idée. Les taons me foncent dans les cheveux et tentent de me piquer le cuir chevelu. Une simple formalité pour eux qui ont l’habitude de piquer les chevaux.

Il refait beau. Le soleil brille. Les paysages sont magnifiques… et je dois continuer à marcher avec ma capuche. Surveiller chaque taon qui se pose, et continuer mes pauses-ripostes.

Ils ne me lâcheront qu’une fois en haut. Je leur en veux. Pas seulement d’être aussi énervants. Mais surtout de m’avoir privé de mon « combat ». Je n’ai eu d’attention que pour eux, et les endroits où je posais mes pieds. L’arrivée au sanctuaire balaie tout ça. L’endroit est tellement inhabituel et impressionnant que seul compte l’instant présent. Nous sommes à un peu plus de 1150m. La météo change dix fois en une heure. Quand nous avons « la tête dans les nuages » l’ambiance devient mystérieuse.

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Je suis vite installé dans un dortoir où pour la première fois depuis que j’ai quitté La via Francigena, je retrouve des pèlerins. Comme moi, ils vont à Assise…

Prenez soin de vous, et à bientôt !

Mahdi du Camino

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