Sur les chemins de Compostelle…

La journée d’aujourd’hui fut particulièrement fatigante. Une marche de plus de 28 km. Une marche en silence sur presque toute sa longueur. Les pensées étaient absentes faisant place à la tranquilité du chemin. Le silence s’installe pour de bon et ne me quittera pas tout au long du chemin. Est-ce que je pourrai conserver cette paix d’esprit une fois revenu chez moi ? Demain est un autre jour. Encore 750 km à faire avant St-Jacques !

Nous sommes à Logroño une ville dans le Rioja région du bon vino tinto. Journée de repos pour nos pieds. Nous allons voir aujourd’hui des amis de Mahdi. Le temps est nuageux mais doux. Demain, nous repartons pour Najera, environ 26 km de marche. En passant Mahdi est devenue plus bavard. Il déconne un peu plus. Peut-être que le chemin a eu raison de lui, qui c’est !

Merci à chacun d’entre vous pour vos vœux. Faut croire que je suis un peu perturbé par ces temps qui courent car c’est Françoise, ma compagne, qui m’a rappelé mon âge exact, hier. Hé oui, j’ai 43 ans, pas 44. Ça pourrait être inquiétant comme symptôme!

Mais je me dis que j’ai tellement décidé de me déconnecter de la vie de tous les jours que j’en perds certaines notions.

Parfois, il faut savoir se perdre pour mieux se retrouver…

Mahdi du Camino

Je marche sur le chemin en pensant à ceux que j’aime. Ils ne sont pas présents mais voyagent avec moi dans ma tête. Ils surgissent dans mes pensées à l’improviste, sans avertir. Nicole, Michou et Ioan vous me manquez ! J’aimerais vous avoir avec moi. Ne pensez pas que je sois triste, mais le chemin est un environnement formidable que j’aimerais partager avec ceux que j’aime. Vous, lecteurs de ce court texte, je vous aime aussi et ce commentaire s’applique à vous aussi. Ce chemin est magique. Je vous souhaite à vous tous d’y aller faire un tour de plus de 10 jours. Salut la famille, de votre père heureux.

Ma jolie Nicole

Après sept jours de marche un phénomène nouveau apparaît sur le chemin. Des moments de silence de plus en plus long. De l’envie de parler constamment laisse maintenent la place à un besoin de silence. Non pas que Mahdi soit rendu plate et inintéressant, quoi que! Un besoin de contempler les beautés de la nature à la plus simple expression. Un bruit d’oiseau, le vent dans les arbres, un ruisseau qui coule. Comment se fait-il que je porte attention à ses bruits sur le chemin et non chez moi ? Serait-ce que le chemin m’amène à cela. La vie quotidienne nous somniférise-t-elle ? Nous rendant inapte a percevoir ce qui nous entoure. Réveillez-vous gens qui ne faîtes pas le chemin pendant qu’il est encore temps.

Le Chemin au long cours...