En randonnée, on pense souvent aux ampoules, aux douleurs musculaires et autres éventuels problèmes de pieds. Et puis un beau jour, vous vous levez avec la gorge douloureuse, les muscles endoloris, une étrange sensation de chaud-froid… et là, tout change !
Hé oui, il suffit parfois de partager le même dortoir qu’une personne malade pour en faire les frais. C’est ce qui nous est arrivé il y a quelques jours. Depuis, tout a changé. La bonne humeur qui nous caractérise a fait place au silence.
Ce matin, nous sommes partis de Sahagún avec l’envie – je dis bien l’envie- d’aller au moins jusqu’à Reliegos, à défaut de pousser jusquà Mansilla de la Mulas. Hélas, après à peine 13 kms parcourus, nous avons jugé bon de nous arrêter à Calzadilla de los Hermanillos. Au programme : une belle chambre double avec salle de bain bien au chaud, contrairement à la veille. Un petit sandwich (que Maurice n’a même pas eu envie de manger) et au lit ! Après plusieurs heures emmitouflés dans les couvertures, nous sommes redescendus donner signes de vie. Un jus d’orange pour mon ami et il est remonté se coucher. Quant à moi, j’ai opté pour le grog… version Slovène ! Vous remplacez le rhum par du whisky. C’est bon et ça fait du bien.
C’est la première fois que je tombe malade sur le Camino espagnol. C’est toujours étrange de marcher quand on a le corps qui lutte pour retrouver ses moyens. Tout change : les sensations, les perceptions, le rapport aux autres. Cela dit, je sais par expérience qu’une fois sortis du tunnel, il y aura malgré tout quelque chose de positif qui peut en ressortir. Ne serait-ce que de se dire que nous ne sommes pas grand chose. Un simple petit microbe peut nous mettre à terre, nous qui quelques jours auparavant pouvions peut-être nous sentir « invincibles ». Je trouve que c’est une belle parabole de la vie. Une sorte de leçon d’humilité…