Ne cherche pas, sois !

Je marchais lentement loin derrière Mahdi, qui lui filait à toute allure dans le chemin sinueux vers Rabanal del Camino. Je me demandais s’il était possible d’unifier mes pensées. Je me demandais si cet état pouvait exister? Illusion ou réalité ? Pourquoi, lorsque je marche, des pensées me viennent en tête sans que je les autorise. Serait-ce que je perds le contrôle de mes pensées ? Qui contrôle quoi ? Nous sommes dotés de la faculté de penser. Nous pouvons penser et réfléchir sur demande. Comment se fait-il que je n’ai plus le contrôle de mes pensées lorque je marche sur le Camino ? C’est comme si je quittais mon corps quelques minutes. Quelqu’un me dit bonjour et je sursaute. Situation désagréable. Les pensées sont-elles sous notre contrôle ? Je suis ce que je pense, et je ne pense pas toujours ce que je dis. Alors qui suis-je ? J’ai fait l’effort aujourd’hui de n’être qu’un dans ma tête. Mahdi me dit souvent que je suis plusieurs à partager ce petit espace crânien. Comment pouvoir être ce quelqu’un qui nous est inconnu ? Une petite voix m’a dit « sois! ». Ne cherche pas à être ce que tu veux être, mais « sois! ». Cesse de chercher, La réponse ne se trouve pas dans cette voie. Sois tout simplement. Tu ne peux comprendre l’inconnu puisqu’il t’est inconnu. Cesse de chercher et sois !

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Camino informatique…

Curieux paradoxe ou clin d’oeil informatique du Camino ? Le docteur m’a diagnostiqué une sorte d’état grippal. J’aurais attrapé… un virus. Un comble pour le spécialiste passionné d’informatique que je suis !

Cela dit, depuis le début j’ai remarqué que tous les PC utilisés tournaient sous Windows. Si ça ne tenait qu’à moi, je les ferais tous migrer sous Linux ! Et là, fini les virus habituels !

Ce n’est que de l’humour d’informaticien. Je préfère préciser avant que certains ne se demandent si je suis réellement rétabli… 😉

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Combien ça coûte pour coucher dans un Albergue ?

Il y a différentes « albergue » (auberge) où vous pouvez coucher pour une nuit (pas deux, à moins d’être blessé ou malade). Il y a l’albergue municipale (de base) avec dortoirs de 6 à 100 lits (au revoir l’intimité). Les prix varient du « Donativo » à 6 euros en moyenne. Pour le « Donativo », généralement on donne ce qu’on veut ou ce qu’on peut. Cependant, suite aux abus de trop nombreuses personnes, parfois un « donativo minimal » est affiché.

Les douches sont petites, propres et non chauffées (en octobre, pas chaud pour la pompe à eau). Les premiers ont droit à l’eau chaude les suivants … Pas de couverture habituellement disponibles dans les gîtes, prenez un sac de couchage chaud si vous voyagez à la fin de septembre et après. Du chauffage en Espagne, connaît pas ! Pour manger vous avez le choix : une cuisine rudimentaire est parfois disponible, une salle à manger près du dortoir, ou le bar à Tapas (plus capable). Je peux affirmer que la nourriture est bonne et diversifiée (repas de Pèlegin complet à 1o euros). L’ambiance est excellente dans ces endroits, vous aimerez. Pour manger sur le chemin le midi point de problème, vous achetez vos trucs dans une « Alimentacion » où vous faites comme moi et mangez un « Bocadillo » dans un des bars sur le chemin. Quel plaisir d’arrêter dans un bar et prendre un bon sandwich et un café « con leche » sur la terrasse avec les autres pèlerins.

Pour l’albergue privée le prix varie de 10 à 20 euros environ. Plus de confort, des chambres de 6 lits avec salle de bain dans la chambre où à l’étage. Possibilité de chambres à un ou deux lits (pour ceux qui sont tannés d’entendre les ronfleurs). Je pense qu’il est bon pour le moral d’alterner entre les deux et même les trois si je compte les hôtels. Les hôtels, petit paradis des peregrinos lorsqu’ils sont fatigués, malades, où tannés de coucher dans des boîtes à deux étages. Plus dispendieux que les albergues soit 20 euro et plus. À partir de 25 euros (occupation double) les chambres sont correctes (non chauffées). Il n’y a pas d’hôtel dans toutes les villes et villages que vous passerez. À vous d’y penser ! Pour les gens insécures et anxieux, je vous dirais de ne pas vous en faire, le chemin c’est comme une promenade dans les Laurentides sauf que les maisons sont plus vieilles. Nous dépensons environ 30 euros par jour pour se loger et trois repas. Il est possible de dépenser moins si l’on prépare son repas et la collation du midi.  Bon camino!

Allez, go, partez !

Ce n’est pas le temps ni le goût qui me retient de partir sur le chemin. Les distances de marche, je peux les déterminer à ma guise. Coucher avec des inconnus ne me dérange pas outre mesure. La langue pourrait être une entrave à ma décision de partir ? Pourquoi je ne pars pas ? Aurais-je peur de partir seul. Seul sur le chemin avec soi-même. Cet inconnu que je suis! Allez, partez, go, le chemin vous appelle, beaucoup de gens comme vous n’attendent que de marcher avec vous. On n’est jamais seul sur le chemin, jamais seul ! Bon canimo

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Les centres de santé du Camino

Hier, en arrivant à Reliegos, j’étais dans un état lamentable ! Et il nous restait encore 6 kms à faire pour arriver à Mansilla de las Mulas. Parti doucement le matin, j’avais rapidement accéléré pour avoir chaud et ressentir davantage que j’étais encore aux commandes et non en « pilotage automatique ». Sur « automatique » je me fatigue beaucoup plus vite.

Après plusieurs heures, manquant de force et en nage, j’ai ralenti. Là, je me suis rendu compte que chaque pas était une vraie torture. Je sentais le moindre petit caillou sous mes semelles. Et chaque fois une douleur me remontait dans tout le corps. Mon état fébrile évoluait au fil de la journée. Ce qui avait pour effet de transformer littéralement chaque sensation douloureuse. Et de me faire brûler davantage d´énergie. Tant et si bien que durant la pause à Reliegos, j’ai dit à Maurice que je préférais en baver encore un peu et être quasiment sûr – on ne l’est jamais vraiment sur le Camino – de pouvoir consulter un docteur.

De fait, une fois à Mansilla de las Mulas, je suis allé au « Centro de salud » (Centre de santé ou hospitalier). Il y avait un médecin aux urgences qui m’a ausculté avant de me prescrire du paracétamol plus puissant que celui que nous avions acheté à Sahagún, ainsi que du sirop. Je sens déjà que ça va beaucoup mieux. La preuve, je recommence à chanter ! 😉 

Alors pour ceux qui auraient la malchance de tomber malade sur le Camino, car comme vous le savez maintenant, ça peut arriver, voici une information utile : pensez à prendre une carte de sécurité sociale internationale. Elle peut vous être très utile.

Salud !

(Traduction : Santé !)

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Les absents ont-ils toujours tort?

Pourquoi faut-il parfois être malade pour se rendre compte de la chance d´être en bonne santé ?!

Cela fait à peine quelques jours que nous sommes victimes de ce mauvais état grippal et pourtant, j’ai l’impression que ça fait des lustres ! Hier, au moment du départ j’ai soulevé mon sac pour le mettre sur mon dos et là, mon Dieu que ce fût lourd! C’est comme si on me l’avait lesté de 5 kilos pendant la nuit. Puis vînt le départ à proprement parlé. Quelle horreur !

Aucune motivation si ce n’est l’envie d’arriver rapidement. Ce qui me frustrait le plus et qu’habituellement, quand tout va bien, l’étape Sahagùn – Mansilla de las Mulas (36 kms) est ma préférée du Camino. Je l’attends toujours avec une certaine impatience, pour ne pas dire une jouissance. J’adore faire cette étape en été, particulièrement quand il fait très chaud. Je m’arrange pour démarrer de Sahagùn vers 10 heures, histoire d´être en plein coeur de La Meseta quand le soleil est au zénith. C’est toujours une expérience extraordinaire! C’est jamais facile, il y a des hauts et des bas. Le doute vient parfois s’installer… mais au final, chaque fois c’est tout mon être qui se réjouit. Excepté cette année, où j’ai d’abord eu la sensation d’avoir raté mon rendez-vous. Avant de de me raviser, de calmer mon ego et de me dire que de toute façon, le soleil aussi était absent. Et la bonne nouvelle est qu’avec la guérison, il est de retour dans mon esprit.

Encore une leçon à réviser, sans doute…

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