Les belles âmes

Salut !

Il y a deux jours, je faisais une étape plutôt longue. 26 kms. En temps normal, c’est à dire sans mes problèmes de pieds, je trouverais ça anodin. Mais dans l’état actuelle des choses, il faut que j’y aille doucement. D’autant plus que des douleurs aigües au tendon d’Achille droit se sont douloureusement manifestées.

Le premier village, Tromello, est à 13 kms. J’y parviens assez facilement. Il y a une jolie place où je décide de m’arrêter boire un café. Les habitudes du Camino ont la vie dure ! 😉 La boulangerie fait aussi office de salon de thé. Avec des tables de l’autre côté de la petite route qui traverse le village. J’entre, passe ma commande, et regagne ma table à l’extérieur. Comme d’habitude, j’enlève mes chaussures afin de « libérer » mes pauvres pieds. La boulangère me sert mon café américano (café allongé).

Un homme passant à vélo s’arrête à la hauteur de ma table. Il m’adresse la parole. Je lui dis que je suis Français et que je ne parle pas beaucoup l’italien. Il me demande si je suis pèlerin. Bien sûr! S’il avait vu ma drôle de démarche, il n’aurait pas posé cette question. 😉
Il me propose alors de tamponner ma credancial. J’accepte, et la lui donne. Il part avec en vélo. Cinq minutes se passent. Dix. Je commence à me poser des questions. Un quart d’heure. Là, je me dis : » Si ça se trouve, c’est juste un pauvre bougre délirant qui piège les pèlerins. Bah, au pire, je voyagerai sans credancial. Ce sera parfois plus compliqué, mais moi je sais ce que j’ai marché. » Je me surprends moi-même à prendre cette hypothèse avec autant de légereté..

Mon mystérieux interlocuteur réapparaît ! Il me rend mon passeport du pèlerin. Me tend un pin’s de l’association locale. Et cerise sur le gâteau : il m’offre mon premier « Testimonium ». J’ai honte d’avoir douté. Je le remercie dix fois. Il me montre son vélo peint aux couleurs de l’Italie. Là où habituellement on peut lire la marque du fabricant, il a collé des vignette « Via Francigena ». Il est très fier de son vélo. Tellement fier que je lui demande de poser pour les immortaliser lui et son fidèle destrier. Il veut voir la photo. Je la lui montre. Elle ne lui plaît pas. A moi, si. Je le lui dis.

Tromello

testimonium

Au-delà de la photo, c’est sa générosité et sa gentillesse que je voulais emporter avec moi. J’apprécie d’autant plus que ce genre de comportement n’est pas fréquent sur cette voie. Elle est encore jeune. Elle a besoin de temps pour être appréciée à sa juste valeur. Sauf aux yeux de belles âmes qui en ont déjà perçu l’essence.

A bientôt !

Mahdi du Camino

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Une réponse à Les belles âmes

  1. Jean Marc dit :

    les belles surprises du chemin….celles qui restent gravées a jamais !!!

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