Le protecteur des animaux…

Salut

 
 
J’ai quitté Pavie ce matin, et me trouve actuellement à Belgioioso. Du Piémont, je suis passé en Lombardie.

Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Contrairement à l’impression première que j’avais en sillonnant à travers le Piémont. Au fur et à mesure de ma progression, j’ai trouvé des détails intéressants à observer et à apprécier. Le genre de petites, voire très petites choses, qui font aussi la beauté du monde.

Les rizières, dont je me lassais, ont su me séduire sous de fortes pluies. Elles m’ont fait voyager en douceur, sans contrainte. Contribuant ainsi à faciliter ma pérégrination. Les champs de maïs partageant des milliers d’hectares de terrain avec les rizières ont, eux aussi, su trouver la corde sensible. Et l’ont fait vibrer. En effet, de leurs entrailles a surgi ce qui reste à ce jour ma plus belle rencontre.

Un matin, comme je le fais souvent, je m’arrête de marcher afin d’ajuster mon sac à dos. Ça me prend quelques secondes. Une fois que c’est fait, je relève la tête pour repar… et reste scotché ! A environ huit mètres de moi, se tient un bel animal. De la taille d’un chien, mais très élancé. Sa « classe » naturelle marquera mon esprit. Sa fourrure est couleur orange très clair. Elle évoque le feu. Il a le port altier. Très surpris, je n’identifie pas de suite de quel animal il s’agit. Il me faut bien deux ou trois secondes pour réaliser que c’est un renard. C’est la première fois de ma vie que j’en croise un. De plus, ceux que j’ai pu voir dans des documentaires, ou dans des livres, ne ressemblaient en rien à celui qui est devant moi.
Ça fait près de dix secondes que je le regarde. Elles me paraissent très longues compte tenu de la situation. De plus, je me demande comme il va réagir en découvrant ma présence. Et surtout, comment moi je dois me comporter. Il lève enfin la tête et me voit. Là, ça fait comme dans les dessins animés : il est hyper surpris et fait de gros yeux. Avant de disparaître à vitesse grand « V » dans les champs de maîs. Je reste là. Seul. A me demander si j’ai bien vécu cette scène qui me paraît maintenant surréaliste. Ce sentiment persistera durant plusieurs jours.

Outre cette rencontre exceptionnelle, je ne suis jamais seul. Les fourmis sont partout. Quand j’ai mal aux pieds, en particulier aux tendons, et que je dois les poser doucement, je dois redoubler d’attention pour ne pas les écraser. Parfois, je les aperçois au dernier moment, et le mouvement pour les esquiver me fait faire de sacrés grimaces de douleurs. Je me répète régulièrement que c’est moi qui suis sur leur territoire. Donc, à moi de m’adapter. Idem avec les moustiques. Sauf qu’eux atraquent tout le temps ! 😉

Il y a beaucoup de lézards. Généralement, ils sont de tailles normales. Comme on a l’habitude d’en voir par chez nous. Mais parfois, surtout près du fleuve, ils sont bien plus gros. Ceux que j’ai pu entrapercevoir devaient faire la taille d’un iguane. Ils ne m’attendent pas pour poser devant mon appareil photo.

Les sauterelles sont légion ! Et me font bien rire. Leurs sauts semblent très souvent trop hasardeux. Mais c’est surtout leurs atterrissages qui m’amusent. Il y a toujours une fraction de seconde oú elles s’arrangent pour se donner une certaine contenance. Je les imagine en train d’ajuster leur col, leur cravate, leur robe. S’éclaircir la voix et sourire. Avant de sauter à nouveau… n’importe comment.

Les corbeaux, me voyant arriver de loin, ne sont pas du genre à se laisser conter fleurette. Le coup du fromage, fomenté par le renard, les a sans doute rendu très méfiants.

Les hérons aussi tiennent leurs distances. Il y en a des gris, mais les blancs sont majoritaires. Les rizières sont leur territoire. Il en surgit un assez régulièrement. Bien avant que je ne me rende compte de leur présence.

Reste un animal dont je me.passerais bien : le serpent. J’en ai vu un seul pour le moment, Ecrasé par une voiture, je n’avais pu reconnaître si il s’agissait d’une vipère. D’après la taille, c’était fort probable. Et ce, à un des rares moments où je marche dans des herbes hautes entre les rizières et les champs de maïs. Prudent, j’entreprends de bien annoncer mon passage. Je fais ded pas bien lourds. Je plante bruyamment mon bâton. Et ça marche ! Sans que je puisse le voir, je devine un corps qui glisse en faisant bouger les herbes. Je m’en suis tiré avec vingt minutes de stress. Les serpents, c’est comme tout : si je n’y pense pas, je n’en ai pas peur. 😉

Ici, point de famille de marmottes dressées sur leurs pattes arrières, observant mon comportement. Non, ça, c’était avant. 😉

Je n’ai jamais autant côtoyé la faune que ces derniers jours. Sans me poser de questions, j’observe et j’aime ce qui m’est offert. Mais hier, une amie m’a rappelé que St François d’Assise était le.protecteur des anImaux. Depuis, j’y vois un beau clin d’oeil du « poverello ».

A bientôt !

Mahdi du Camino

PS : « poverello » signifie « petit pauvre ». C’est le surnom de St François d’Assise.

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