La mousson

Salut !

Vercelli-Robbio

 

Mon intuition était bonne ! J’ai passé une excellente nuit. Elle a été longue et reposante. Définitivement oublié le coup de blues. Je me suis réveillé reposé, en forme et de bonne humeur. Heureusement car il pleut…

Pour une fois, je déjeune avec d’autres pèlerins. Deux Italiens. Guy est arrivé hier soir. Il va marcher vers le Col du Grand St Bernard et ensuite rejoindre la voie d’Arles pour se rendre à Santiago. A pied. Mauro est cycliste, et va faire à peu près le même parcours que Guy, mais en ajoutant Lourdes.

Le petit déjeuner est agréable. On discute, on échange. Et ça m’oblige à retrouver le peu d’italien que je connais. Je m’en sors beaucoup mieux qu’avec les moustiques. 😉

Angéla nous fait subtilement comprendre qu’on doit partir. Il pleut fort, tous les trois ne sommes pas pressés d’être trempés. Encore une fois, avoir à affronter la pluie ne me gêne pas. Par contre, j’ignore comment j’aurais réagi la veille, quand j’avais le moral à zéro..

Tout le monde se salue. Me voilà en bas, il pleut moins fort. Je crois voir venir quelques éclaircies quand je me mets en route. Je me trompe. Je suis en short, mais j’ai gardé ma veste, évidemment. Je traverse la ville sous une légère pluie. Une fois en campagne, le ciel qui semblait marmonner dans sa barbe se lâche. Et pas qu’à moitié ! Je suis trempé en cinq minutes. Curieusement, des images de l’Asie me viennent rapidement à l’esprit. Arrivé dans les rizières, il tombe des cordes. J’ai l’impression d’être en Thaïlande pendant la mousson. Régulièrement je m’arrête. Je regarde autour de moi. Pour la première fois, j’apprécie vraiment de voir ces rizières. Elles sont magnifiques sous ce temps-là. Je suis tellement mouillé, Il pleut tellement fort et tellement longtemps, que parfois j’éclate de rire. Je trouve ça formidable ! Je décide de ne pas faire de pause tant que je ne serai pas dans un village. Cela m’amènera à Palestro, situé à 11 kms. J’ai envie d’un café chaud.

Deux bars sont ouverts et bondés. J’entre dans le premier et là, surprise ! Les propriétaires sont… Asiatiques. Ça me fait sourire. Après une bonne pause, je décide de continuer par la route. Le patron du bar m’annonce 4 kms. Effectivement, une heure plus tard j’y suis.

Une autre chose qui me plaît moyennement depuis quelques jours, c’est qu’on doive trop souvent appeler pour réserver. Bien sûr, je ne le fais jamais. Mais c’est pénible de devoir courir après les gens car les infos données et la réalité ne correspondent pas toujours. Cet après-midi, la Providence a les traits d’une dame promenant son chien. Elle m’accompagne sur place, appelle un numéro qu’elle a, puis téléphone au numéro de ma fiche. Enfin un monsieur très serviable arrive et m’explique qu’il va s’occuper de moi, même si il ne gère plus le gîte depuis un certain temps. Il me propose de monter dans sa voiture (une BMW 😉 ), mais je suis tellement mouillé que je préfère y aller à pied. Il insiste. Moi aussi. J’obtiens gain de cause.

J’ai l’hébergement de la mairie pour moi tout seul. Un couple rencontré au Col du Grand St Bernard préfère chercher un hôtel. C’est un peu rustique, mais propre. Original, et gratuit ! Le monsieur n’a rien voulu prendre.

Demain, une courte étape m’attend. Avec quelle météo, je ne veux pas le savoir maintenant…

A bientôt !

Mahdi du Camino

 

 

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